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Le budget de l’autonomie des personnes âgées

Le budget de l'autonomie des personnes âgées

Après l’abandon de la loi grand âge, le Premier Ministre a annoncé un soutien de 240 millions d’euros à l’aide à domicile en 2022.

Grande promesse sociale du quinquennat la « loi grand âge », repoussée à de multiples reprises, est reportée. À défaut, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une série de mesures. Ces mesures seront inscrites dans le budget de la Sécurité Sociale pour 2022.

Premier axe – Améliorer la prise en charge en EHPAD lorsqu’elle devient inévitable.

Au-delà des mesures du « Ségur de la Santé » pour les Ehpad (1,5 milliard de revalorisation des salaires et 2,1 milliards d’investissement), le Premier ministre a promis la création de 10.000 équivalents temps plein d’ici 2025. Il s’agit bien d’une capacité de recrutement supplémentaire, et non pas du simple remplacement des départs en retraite. Jean Castex entend ainsi renforcer la présence médicale, notamment celle des médecins coordonnateurs dont tous les Ehpad sont loin d’être pourvus, généraliser la présence d’infirmières de nuit, dont seuls 40% des établissements sont dotés, ou encore développer la présence d’hygiénistes. Le gouvernement veut aussi créer davantage d’unités Alzheimer, faciliter l’hébergement temporaire après une hospitalisation par exemple. Enfin, le gouvernement entend créer des places d’EHPAD supplémentaires en Corse et Outre-mer, considérés comme sous-dotés.

Comment les EHPAD vont-elles trouver ces personnels supplémentaires alors qu’elles peinent déjà à recruter ? Le gouvernement, qui mise sur la revalorisation des salaires intervenue dans le cadre du « Ségur de la Santé », a augmenté les places dans les Institut de formation aux soins infirmiers (IFSI) et les Instituts de formation des aides-soignantes (IFAS), déverrouillé l’apprentissage, faciliter la formation, lancé une campagne de communication sur la valorisation de ces métiers.

Deuxième axeFaciliter le maintien à domicile des personnes âgées.

Aujourd’hui 9000 services à domicile, qui emploient 500 000 personnes, prennent en charge 800.000 personnes âgées à domicile. Mais ces services sont sous tension et 20% des demandes ne sont pas satisfaites. « C’est un métier de cœur mais difficile, très mal payé, avec beaucoup de temps partiel » a souligné Jean Castex. Dès le 1er octobre, les 200 000 salariés de la branche aide à domicile verront leur salaire augmenter de 15% dans le cadre de l’avenant 43, a rappelé le Premier Ministre.

En outre, des situations très disparates existent entre les départements en fonction des financements que ces derniers accordent au titre de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou de la Prestation de compensation du handicap (PCH).  « Pour réparer cette iniquité », le Premier ministre a annoncé la création d’un tarif national minimal de 22 euros de l’heure d’intervention « alors que 50% des heures au titre de l’APA ou de la PCH sont en dessous de ce seuil ». Le gouvernement prendra à sa charge ce surcoût, estimé à 240 millions d’euros en 2022.

S’il n’est pas parvenu à faire voter la grande loi Autonomie promise par Emmanuel Macron, le Premier ministre s’est félicité d’avoir créé l’an dernier la branche autonomie, 5ème branche de la Sécurité sociale à côté de la santé, la vieillesse, la famille et les accidents du travail.

                                                                                              J-PB