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Coronavirus : L'angoisse des aînés

LES ECHOS DES RETRAITES n° 183 par P.G.

Le désarroi des aînés depuis mars 2020 a été amplifié par les hésitations sans cesse contredites entre les pouvoirs politiques et les hauts responsables de la santé, ainsi que les dysfonc­tionnements entre l’organisme mondial de santé et le pouvoir politique. Se sont ajoutées les controverses présentées par le service audiovisuel, chacun des intervenants, avait la science exacte et tous ont voulu nous apporter des preuves de notre vulnérabilité, sans doute par méconnaissance des véritables problèmes vécus par les aînés en légère perte d’autonomie.

Chaque jour, la radio, la presse écrite, annonçant les chiffres dont étaient victimes les aînés dans les EHPAD, mais aussi à domicile, ont conduit à l’interdiction des visites aux résidents en maison de retraite, même la famille. Dans l’ensemble, les résidents ont mal vécu cette interdiction, cet isolement total a été fatal, pas seulement causé par la Covid, mais, aussi à des personnes très âgées qui se sont laissées partir délibérément, privées de contacts.

La sécurité demande évidemment des précautions de comporte­ments qui doivent se mettre en place mais cela a des limites, et en tenant compte de ce qu’est capable d’accepter l’être humain en détresse isolé entre quatre murs.
Une crise sanitaire comme celle-là, dont on ne sait pas de quelle façon nous pourrions être victimes du Covid 19, nous rend anxieux, et certains évitent de se rencontrer.

Certes les aînés qui présentaient des séquelles de maladies en Affections de longue durée (ALD), ont été plus réceptifs à ce virus et une plus grande vigilance devaient leur être accordée.

Nous avons entendu beaucoup de contradictions sur la situa­tion des aînés mais, dans les conseils d’administration très souvent la présence de retraités, qui connaissent vraiment la vie dans les EHPAD, n’est pas requise, il y peu de représentants du troisième âge, de représentants des aides soignants(e) et la jeunesse même très compétente ne sait pas ce que leur réserve la vieillesse.

Si la société veut continuer d’augmenter l’âge d’espérance de vie, qu’elle le soit, en essayant de l’être en « Bonne santé », j’ai apprécié une réflexion « Vivre ce n’est pas seulement ne pas mourir », c’est d’être reconnu par la société, nous entendons tant de réflexions désagréables sur les aînés.

Nos associations maintiennent cet espoir, répondre au téléphone lorsqu’un adhérent a besoin d’un renseignement, une aide sociale (par exemple) ou seulement pour parler, on me l’avoue quelquefois. Éditer « les échos des retraités » trimestriel, venir en aide aux personnes en difficultés, pour qu’ils vivent plus décem­ment, les restrictions de budget sont pénalisantes.

Nous sommes arrivés au fil du temps à une démesure, certaines personnes âgées n’ont plus la possibilité de faire des courses dans leur commune ou dans leur quartier en ville, trouver un médecin traitant devient compliqué lors d’une fermeture de cabinet.

Les visites à domicile doivent être exceptionnelles, fina­liser un rendez-vous d’un spécialiste, il faut plusieurs mois, des bureaux de poste fermés, des magasins de premières nécessités éloignés. Lorsque l’on traverse une commune, c’est effarant de constater toutes ces vitrines fermées, où la vie s’est arrêtée.
Nous avons fait des progrès sanitaires pour allonger l’espérance de vie, et en suivi des services d’accompagnements à domicile, mais est-ce suffisant pour repousser la dépendance, souvent, par manque de moyens financiers, pourtant, avec le nombre de chômeurs actuels ce serait facile d’y remédier. Il faut parfois se défouler sur ce constat affligeant pour les aînés que nous sommes.
Bonne santé à tous, continuez de prendre des précautions.

P.G.