arrow_upward arrow_upward

Fédération UNIRC

  /  Actualités   /  Peut-on se passer d’une complémentaire santé ?

Peut-on se passer d'une complémentaire santé ?

Les échos des retraités n°197

En 2024, les mensualités des mutuelles ont augmenté en moyenne de 8%.

Optimiser son budget santé devient une priorité pour tous. Il est donc légitime de se demander si l’on peut faire l’économie d’une mutuelle ou d’une compagnie d’assurance. D’autant que les cotisations de ces contrats augmentent chaque année.

Selon une étude récente, un couple sexagénaire doit payer plus de 250€ par mois pour une couverture renforcée (300€ dès 70 ans). La flambée des primes est d’ailleurs loin de s’éteindre.

La question de se passer d’une complémentaire ne se pose pas pour les salariés du secteur privé qui disposent d’une mutuelle d’entreprise obligatoire (contrat collectif), souvent plus intéressante, ni pour les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (CSS), réservée à ceux qui ont de faibles ressources.

Par contre, on peut se poser la question  pour les autres qui doivent souscrire un contrat individuel ou qui peuvent bénéficier d’un contrat groupe avec adhésion facultative.

Que prend en charge la Sécurité sociale ?

En France, l’assurance-maladie est le premier assureur en matière de santé, finançant la quasi-totalité des dépenses (près de 80 %). De plus, elle prend en charge à 100% les soins des personnes atteintes de gros problèmes de santé, de maladies graves et/ou chroniques qui nécessitent un traitement prolongé dans le cadre des affections de longue durée (ALD) exonérantes.

Environ 13 millions de Français sont concernés. Autre élément à avoir en tête : souscrire une mutuelle n’est pas forcément rentable, car son coût n’est jamais amorti. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en 2022, les complémentaires individuelles ont reversé aux assurés seulement 72% de leurs cotisations sous forme de prestations, contre 86% pour les contrats collectifs d’entreprise. La part restant représente leurs frais de gestion. Résultat, pour 100€ de cotisation, les contrats ne reversent en moyenne que 80€.

Peut-on devenir son propre assureur?

Après remboursement par la Sécurité sociale, le reste à charge peut être conséquent, en raison du ticket modérateur (sauf ALD exonérante) ou des dépassements d’honoraires facturés par certains médecins. Par réflexe, les assurés s’assurent pour combler la différence, sauf que cette dernière est rarement prise en charge à 100%.

Au final, un assuré qui se fait rembourser par sa complémentaire, mais qui débourse aussi pour ses cotisations, n’est pas toujours gagnant comparé à celui qui se passe de mutuelle. Il peut donc être intéressant, pour les soins courants (consultations, pharmacie…), de faire l’impasse sur cette protection. L’économie réalisée sur ces postes permet de s’auto-assurer en consacrant la somme épargnée au reste à charge de ses dépenses de santé ordinaires et à celles qui peuvent être anticipées (soins dentaires, audition et optique).

L’idéal étant, si cela est financièrement possible, d’épargner un montant au moins égal aux cotisations que l’on verserait pour une couverture santé sur un compte ou livret bancaire dédié. En prenant garde à ne pas sous-estimer les besoins particuliers liés à l’avancement en âge (optique, dentaire, audition, médecines douces…).

Faut-il faire l’impasse sur la garantie hospitalisation ?

Ce n’est pas recommandé car nul n’est à l’abri d’une hospitalisation (une probabilité augmentant avec l’âge). Or, si notre système de santé couvre 80% des frais d’hospitalisation, les 20% restants sont à la charge du patient (sauf ALD exonérante).

À ce ticket modérateur, s’ajoutent le forfait journalier hospitalier (frais de repas et d’hébergement de 20€ en hôpital ou en clinique conventionnée, 15€ en service psychiatrique) ou le forfait à 24€ pour certains actes médicaux de plus de 120€, les dépassements d’honoraires fréquents en chirurgie et les frais de confort, tels que la chambre individuelle ou la télévision.

En plus d’une épargne dédiée à sa santé, il est donc conseillé de souscrire au minimum, une garantie hospitalisation comme garde-fou, pour un coût moindre que celui d’une complémentaire santé classique (entre 50€ et 80€ par mois pour un couple de retraités âgés de 65 ans). Elle prendra en charge le ticket modérateur, le forfait hospitalier, voire les dépassements d’honoraires et la chambre particulière.

En France, on estime à 2,5 millions les personnes qui ne sont pas couvertes par une complémentaire santé (soit 3,6 % de la population âgée de 15 ans et plus) et le plus souvent par manque de moyens financiers.

                                                                                         J-P.B