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Le coût du bien vieillir à domicile

Les Echos des Retraités n° 191

La situation à ce jour

Même si 80 % des Français interrogés souhaitent vieillir à domicile, le budget nécessaire pour bien vivre chez soi est variable selon l’âge des seniors concernés et le niveau des services utilisés. Dans certains cas, la facture grimpe jusqu’à 3 000 € par mois. Et, alors que le montant moyen de la retraite de base se situe autour de 1 400 €.

La France compte près de 15 millions de retraités et si une grande majorité souhaite vieillir à domicile, selon l’Ifop de mars 2019. « Après 2 ans de crise sanitaire et économique inédite, le regard sur les EHPAD a été profondément assombri et l’importance de s’équiper pour bien vivre dans son logement n’a jamais été autant d’actualité ».

Si les politiques actuelles affichent une préférence pour le maintien à domicile des seniors, vieillir dignement chez soi de 65 ans à plus de 85 ans a un coût puisqu’il faut débourser 13 078 € par an, soit 1 090 € par mois (+3,49 %), en moyenne. Ce chiffre cache toutefois de fortes disparités selon l’âge et selon la nature des services utilisés.

Jusqu’à 3 000 € par mois pour vivre à domicile

Comme l’explique un économiste,  « la réforme 100 % santé a permis de réduire drastiquement en 2021 les frais liés à l’audition en proposant un appareil auditif sans avoir un euro à débourser pour le consommateur. Inversement, le tarif des mutuelles a subi une hausse conséquente, venant impacter le pouvoir d’achat des seniors ».

Selon la gamme des services utilisés (de base, classiques ou premium), la facture pour bien vieillir à domicile peut atteindre près de 3 000 € par mois, dans certains cas.

Des chiffres moyens de coûts mensuels sont avancés.

Entre 265 € et 837 € par mois pour les 65-75 ans

Sur cette tranche d’âge, les frais de santé (mutuelle, optique, dentaire) restent le premier poste de dépenses et connaissent la plus forte augmentation avec une hausse de plus de 10 %. Cette hausse des mutuelles est cependant contrebalancée par une prise en charge à 100 % des appareils auditifs, qui permet aux nouveaux retraités de gagner en pouvoir d’achat.

Entre 402 € et 1 099 € par mois pour les 75-85 ans

Entre 75 et 85 ans, la santé reste encore le premier poste de frais avec des prix de mutuelles en hausse. Cependant, l’âge avançant, les seniors ont tendance à moins se déplacer. Or, cette sédentarité accrue implique des frais plus élevés dans les prestations de services à domicile (ménage, aides personnalisées, portage de repas…).

Le matériel médical et de confort tel que les cannes, fauteuils et autres produits d’aménagement intérieur subissent une hausse de 10 % liée notamment à l’augmentation des prix des matières premières répercutées vers l’usager.

Entre 1 010 et 2 849 € par mois pour les plus de 85 ans

À partir de 85 ans, la dépendance et l’accès à des soins d’accompagnement deviennent le premier poste de dépenses (services à domicile, garde de nuit).

Les produits ou services connectés, avec alertes en cas de chute, encore inexistants il y a 10 ans, permettent de mettre en place des actions complémentaires à la garde à domicile avec des solutions de prévention efficaces et sécurisantes.

Des montants souvent supérieurs à ceux de la retraite

Alors que la facture des services grimpe dans certains cas à près de 3 000 €, le montant du reste à vivre des personnes concernées peut être très faible, voire négatif dans certains cas.

En effet, lorsqu’un retraité perçoit 1 400 € bruts par mois tous régimes confondus, soit 1 297 € nets en tenant compte des prélèvements sociaux (chiffres 2019), selon dernier rapport de la Dress, le reste à charge s’élève à 743 € pour les services de base et à 659 € pour les services classiques.

En revanche, si elle opte pour du premium, la facture est plus élevée que sa retraite de 555 €.

Hausse de la demande de solutions pour l’aménagement du logement

La France comptera plus de 20 millions de seniors de 60 ans et plus, en 2030. D’ici cette date, il faudrait ouvrir 56 000 places en Ehpad. Or, à ce jour, 94% des maisons de retraite médicalisées peinent à pourvoir les postes vacants. 

                                                                               J-P.B