arrow_upward arrow_upward

Fédération UNIRC

  /  Les Echos des Retraités n° 188   /  Articles n° 188   /  La vigne et le vin (suite)

La vigne et le vin (suite)

Les Echos des Retraités n° 188

Après avoir étudié l’origine de la vigne et son cycle annuel par les différents travaux effectués au cours d’une année (Les Echos des Retraités – octobre 2021), voyons maintenant les principales maladies qui peuvent l’affecter.

Le phylloxera

Ce puceron, le pire ennemi de la vigne, qui la pique à ses racines, fut introduit accidentellement en France lors d’essais de nouveaux plants dans le Gard en 1864. Sa propagation fut si rapide que le vignoble avait pratiquement dísparu au bout de dix ans ! Cet insecte passe d’un cep à l’autre en creusant des galeries. Seules les vignes cultivées sur un terrain sableux résistèrent, certainement parce que dans le sable, le creusement de galeries n’est pas possible, elles s’affaissent.

Après des années de recherche, une solution fut trouvée grâce à la vigne américaine qui résistait bien au phylloxéra. Toutes les vignes furent arrachées et remplacées par des vignes issues de porte-greffes américains sur lesquels furent greffés les cépages français. Un porte-greffe (racine qui alimente le greffon) doit satisfaire à plusieurs conditions : résister au phylloxéra, être adapté au terroir d’accueil, être compatible avec le greffon et conforme aux souhaits du vigneron quant au rythme et à la puissance végétative.

li a fallu plus de trente ans pour surmonter cette crise.  Cette catastrophe a fortement modifié le vignoble français, certaines vignes n’ont jamais été replantées et d’autres seulement partiellement.

Actuellement, chaque pays de l’Union européenne établit une liste de porte-greffes recommandés, les autres étant interdits.

Le mildiou

Champignon parasite d’origine américaine qui s’attaque aux organes verts de la vigne, le mildiou apparaît en 1878 en Gironde.

L’oïdium

Cette maladie est aussi dangereuse que le mildiou. Favorisée par l’humidité, elle est due à un champignon qui s’attaque aux fleurs, aux feuilles et aux raisins. Privée de feuille, la plante ne peut plus se développer ni produire de raisins. Toute la récolte peut ainsi être détruite si le vigneron ne réagit pas.

Certainement que vous vous êtes posé cette question : pourquoi des rosiers sont plantés au début des rangs de vigne ? Principalement pour le dépistage de certaines maladies de la vigne. En effet, les rosiers sont vulnérables et même plus sensibles à certaines maladies qui touchent également la vigne, en particulier l’oïdium. Si bien que la maladie s’attaque d’abord aux rosiers avant de s’en prendre à la vigne. Lorsque le vigneron décèle les premiers signes de la maladie sur les feuilles des rosiers, li peut intervenir pour traiter sa vigne et sauver sa récolte.

Mention « vieille vigne » : la vigne se bonifie-t-elle avec l’âge ? la hausse du prix est-elle justifiée ? Qui peut utiliser la mention « vieilles vignes » ?

Le temps qu’il faut entre le jour où la vigne est plantée et celui où le vigneron peut commencer    à l’exploiter pour produire le vin est de trois ans. Les jeunes ceps ne donnent toutefois pas les mêmes vins que les vieilles vignes. Âgées de 25, 50, 80 ans et plus, celles -ci sont à l’origine des meilleurs crus de France.

Plus les vignes sont vieilles, plus leurs racines s’enfoncent dans le sol. Elles développent alors une meilleure maîtrise de leur environnement et de leur régulation hydrique. Si les baies deviennent plus petites après quelques années, produisant moins de jus, leur peau, elle, se concentre en tanins. Nous obtenons donc des vins plus structurés, réputés pour leur complexité aromatique et leur qualité.

Les vins issus de vieilles vignes sont souvent vendus plus cher du fait que tout est une question de rendement. Avec le temps, la vigne produit moins de raisin, elle devient donc moins rentable économiquement. Certains vignerons font le choix de vendre leurs vins issus de vieilles vignes à perte : ils préfèrent miser sur la qualité de ces cuvées pour tirer vers le haut l’ensemble de leur production. Une carte de visite, en quelque sorte.

Le nœud du problème, c’est que tout le monde peut déclarer ses vignes comme vieilles, la mention n’étant encadrée par aucune loi ; elle ne représente qu’un intérêt informatif. Toutefois, une vigne de moins de 25 ans ne devrait pas être considérée comme vieille. Un cep planté il y a moins de 15 ans ne donne pas les mêmes vins qu’une vigne âgée de 40 ans et plus. Pour être presque sûr qu’il s’agit bien de vieilles vignes, la solution la plus simple est de se renseigner auprès du vigneron, en naviguant sur son site internet ou en posant la question à votre caviste. Attention, ne vous fiez pas toujours aux apparences. Ce n’est pas parce qu’un domaine est jeune que ses vignes le sont également : il n’est pas rare de reprendre un vignoble vieux de plusieurs décennies.

Il est donc légitime pour un vigneron de revendiquer pour certaines de ses cuvées une mention « vieilles vignes » car c’est un réel signe qualitatif. L’embêtant, c’est que cette mention est tout sauf un label ou une mention protégée. Et il est clair que certains en abusent un peu …

La réalité, c’est que la vieillesse d’une vigne possède une part de relativité. Et comme tout être humain, il y en a qui vieillissent plus ou moins vite. Pour compliquer le tout, cela dépend aussi des cépages et des régions viticoles.