Des voies dédiées au covoiturage
Des voies de covoiturages sont testées dans plusieurs villes de France. Elles s’accompagnent de radars spécifiques qui peuvent vérifier si vous avez bien des passagers.
Vous prenez la voiture pour vous rendre au travail, pour aller faire vos courses ou simplement vous déplacer pour toute autre raison, et vous circulez sur une voie où trône un étrange panneau arborant une forme de losange ?
Attention, cela veut dire que c’est une voie dédiée au covoiturage, et si vous n’en faites pas alors que vous empruntez cette voie, vous vous exposez à une amende. Car les radars vous surveillent.
En quoi consistent ces voies de covoiturage ?
Les voies réservées sont une des mesures issues de la Convention citoyenne pour le climat. Elles visent à « réserver, à des heures définies de la journée, une voie de circulation existante à certains véhicules » explique le ministère de la Transition écologique.
Les véhicules concernés sont les suivants :
- Les voitures transportant au moins deux personnes (covoiturage par exemple)
- Les véhicules de transport en commun
- Les taxis, même sans passager
- Les véhicules à très faibles émissions, détenteurs d’une vignette Crit’Air zéro émission, peu importe le nombre de personnes à bord.
Les véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes ne sont pas autorisés à les emprunter.
C’est un moyen d’orienter la circulation aux heures de pointes ou pendant les bouchons, « d’améliorer la fluidité du trafic au niveau des axes régulièrement congestionnés », tout en « contribuant à l’amélioration de la qualité de l’air, au développement du covoiturage et des services de transport en commun », justifie le ministère.
La mise en place de voies réservées permet d’inciter les usagers, grâce à un temps de parcours réduit et régulier sur la voie réservée, à privilégier les transports en commun ou à pratiquer le covoiturage et, dans certains cas, à acquérir un véhicule à très faibles émissions.
En gros, si vous polluez moins, vous aurez le droit d’éviter les bouchons. Notez que la loi permet aussi de réserver ces voies de manière permanente, si nécessaire.
Comment on distingue ces voies réservées ?
Concrètement, ces voies réservées sont signalées par un panneau représentant un losange blanc sur fond bleu, ou un losange sur panneau lumineux.
Il peut être accompagné d’un message d’avertissement sur panneau lumineux.
Un autre type de panneau peut indiquer si la voie est réservée à la circulation des transports en commun uniquement, et non plus le covoiturage.
En dehors des périodes de pointe, les voies de covoiturage peuvent être utilisées normalement, sauf si localement, il en est décidé tout autrement.
Où sont installées ces voies réservées ?
Un tel dispositif est déjà testé dans plusieurs villes, à Grenoble (depuis 2020), à Annecy (depuis 2023), à Lyon (depuis décembre 2020) et en réflexion à Paris.
Et depuis le mois de septembre, le dispositif est désormais étendu à d’autres villes (À Lille, Strasbourg, Rennes).
Des radars pour contrôler le covoiturage
« A la suite des premières expérimentations, il apparaît que l’utilisation à tort de ces voies par un nombre important d’usagers empêche d’atteindre les bénéfices attendus », constate le ministère de la Transition écologique.
Aussi, pour s’assurer que vous n’empruntez pas (par erreur ou volontairement) des voies réservées et si vous ne faites pas partie des véhicules qui peuvent y prétendre, des contrôles sont mis en place.
Ils prennent la forme d’un nouveau type de radar, qui peut contrôler combien de personnes se trouvent dans l’habitacle, au moyen d’une caméra thermique couplée à un peu d’intelligence artificielle. Le cliché ainsi pris est ensuite traité par un agent assermenté qui va vérifier l’infraction et dresser la verbalisation.
Dans les zones où les expérimentations sont déjà mises en place, les sanctions peuvent désormais commencer à tomber, comme à Lyon, depuis 2021.
Ailleurs, dans les villes où le test va commencer, une « phase pilote de contrôle-sanction » « sera déployée sur plusieurs sites pour deux ans depuis septembre 2023 », dans un premier temps, prévient le ministère de la Transition écologique.
Un risque d’amende ?
Si jamais un radar de contrôle vous a grillé sur une voie de covoiturage alors que vous étiez seul au volant, vous êtes alors passible d’une contravention de classe 4, assortie d’une amende de 135 euros.
J-P.B.