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Les retraités des femmes en carrière indépendante

LES ECHOS DES RETRAITES n° 183 par P.G.

Une adhérente UNIRC m’écrit « J’aime bien lire vos articles, vous nous donnez plein de conseils sur les avantages que peuvent obtenir les retraités ».
Ma fille vient d’avoir sa retraite, voudriez-vous m’expliquer pourquoi sa retraite n’est pas plus forte ? Pourtant ma fille a fait des heures dans son commerce autant que son mari ! »

Réponse :

Si une femme a bénéficié durant sa carrière d’un salaire égal, une durée de cotisations égale, les mêmes conditions d’une carrière complète, etc…, que ce soit une femme ou un homme ils auront une retraite équivalente, il n’y a pas de pénalités, en plus les femmes ont souvent une compensation par enfant élevé. La différence qui fait qu’une femme a très souvent une faible retraite – je suis d’accord avec vous sur ce constat – c’est que dans nos générations, les femmes n’étaient pas déclarées ou très peu, ce n’était pas obligatoire, c’était simplement conseillé par le comptable, un peu récalcitrant sur les régimes de retraites des indépendants.
Souvent un emprunt sur le dos, nous verrons plus tard ! L’entreprise n’aurait pas eu les moyens de payer les charges sociales, grosse erreur, ces charges sociales étaient déduites du revenu. Donc, nous récupérions une partie des cotisations.

Concernant les commerçantes, et dans certaines entreprises d’artisans, les femmes avaient bien une place entière dans l’entreprise. Je reçois des courriers « de veuves qui me disent, j’étais pourtant déclarée collaborateur ». Oui, mais, déclarée ne veut pas dire que votre entreprise cotisait et un dossier sans cotisations veut dire pas de retraites ou très peu. En plus il y a trente ans, les femmes recevaient très peu d’allocations pour élever les enfants. Nos générations n’avaient pas non plus d’indemnités journalières obligatoires en cas d’arrêt de travail. Les chefs d’entreprises, eux, avaient une carrière cotisée. Si une femme est chef d’entreprise, elle aura les mêmes droits. Depuis quelques années, huit trimestres sont attribués pour avoir élevé un enfant et, les allocations maternité ont augmentées, elles sont arrivées à égalité avec le régime général. Le couple c’est un ensemble dans nos commerces, au service de l’entreprise. Les femmes employées dans une autre entreprise reçoivent des salaires plus réguliers, elles perçoivent plus de retraite.

Des réformes sur les retraites ont été apportées au fil des décennies, principalement pour les chefs d’entreprises, avec le statut de la micro-entreprise, créée pour faciliter les jeunes et moins jeunes à s’installer, avec une reconnaissance pour les faibles revenus. La retraite qui sera obtenue est selon les cotisations versées, qui paient les retraites des ainés, et qui sont aussi accumulées sur notre dossier pour notre retraite future.

Les femmes ont eu une reconnaissance par une obligation de déclaration du chef d’entreprise de déclarer son épouse conjointe collaborateur ou salariée, si elle est présente dans l’entreprise sans avoir de travail en dehors.  45 000 épouses bénéficient de ce droit depuis sa création, mais elles n’ont pas encore une carrière complète, ce qui veut dire que la retraite est amputée par les trimestres manquants.

La réversion a bien été instituée pour bénéficier aux femmes grâce à la longévité de vie, seulement cette réversion n’est que de 54 % de la retraite du mari qui, aujourd’hui encore, n’est pas, en moyenne, très élevée. En ce qui me concerne, je regrette qu’une femme au bout d’une carrière indépendante n’ai pas suffisamment de reversion pour financer un hébergement en EHPAD.

Maintenant, la retraite universelle doit évoluer vers une réforme des retraites, une retraite calculée en points, etc. Les conditions de cette nouvelle retraite présenteront sans doute des avantages, mais aussi des inconvénients. La retraite sera calculée sur la carrière entière, celle d’aujourd’hui l’est sur les 25 meilleures années. Elle avait l’avantage d’effacer quelques années aux résultats médiocres. L’âge de départ en retraite n’est pas encore certain. Les nouvelles générations auront des soucis pour demain. Ce serait dommage de perdre nos avantages sociaux. C’est pour ces raisons que notre régime des indépendants a été absorbé par le régime général.

Les PACS :

Ils sont très prisés depuis quelques années, par contre, les conjoints ne reçoivent pas de réversion. Les pacs conclus en 2018 étaient au nombre de 198 000. En cas de séparation, les litiges sont plus nombreux. Un inventaire des biens investis doit-être tenu au fil des achats importants pour savoir ce qui appartient à chacun.

Il ne faut pas se leurrer, une nouvelle retraite n’est pas instituée pour favoriser le niveau des retraites, mais bien pour pérenniser les résultats financiers des caisses de retraite, pour continuer de verser les retraites de base et complémentaires de participation aux générations qui se succèdent.

J’ai apporté une réponse la plus franche possible sur les retraites des femmes, qui doivent prendre conscience qu’elles doivent absolument toutes payer des cotisations pour avoir une retraite. Ainsi va la loi.

P.G.