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Les métiers du social en pleine crise

Les Echos des Retraités n° 191

Après avoir connu de fortes et longues années de chômage, nous nous retrouvons avec des postes vacants ou des formations qui ne font plus le plein. Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme, si nous ne voulons pas connaître des travailleurs à la dérive.

Les aides à domicile ne gagnent pas suffisamment leur vie, même en deuxième salaire du couple. Comment, dans ces conditions, répondre à la demande autour du vieillissement, exprimée par de nombreux Français ? Rien d’étonnant que les places proposées ne trouvent preneurs. Les aides-soignantes en EHPAD ont les mêmes difficultés, elles survivent !

Autre exemple : un couple qui ne ramène à la maison qu’un salaire doit payer son loyer, es charges fixes mensuelles (assurances, chauffage, eau, les divers frais du quotidien, la nourriture, les impôts, la voiture pour aller au boulot).,. la plupart ne peuvent pas joindre les deux bouts. Le gouvernement doit veiller à une plus grande égalité des revenus, sinon, les mouvements sociaux reviendront dans les rues.

Cerise sur le gâteau, les médecins coordonnateurs des EHPAD vont bénéficier d’une forte prime pour égaliser les revenus de leurs confrères « travailleurs santé », alors que les médecins qui partent à la retraite à 67/70 ans ne trouvent pas de remplaçants pour reprendre leurs cabinets.

Comment en est-on arrivé à ces situations en 2022 ? Et comment peut-on trouver un médecin traitant quand son médecin part à la retraite ? 10 à 15% des assurés n’ont plus de médecin traitant, sur tout le territoire. La France qui prétend proposer la meilleure couverture sociale, voit aussi ses urgences saturées. Normal, il n’y a plus suffisamment de médecins généralistes, les lits d’hôpitaux ferment, les infirmières quittent leur emploi, etc.

Au regard de ces constatations, l’augmentation des salaires des travailleurs aux faibles revenus doit être un sujet d’inquiétude, de même que ceux des cultivateurs, pénalisés par la sécheresse et les intempéries. Nous pouvions nous douter que les lendemains des diverses crises COVID seraient douloureux et aggraveraient les problèmes.

Que sont devenues nos politiques de solidarité ?

Le mal est-il plus profond ? C’est la question de la refondation de certains métiers de base qui est posée. Les jeunes ne sont plus motivés, trop d’entre eux traînent dans les villes, sans emploi ni motivation, ils donnent un mauvais exemple aux générations suivantes. Il faut les remotiver en leur donnant des perspectives d’avenir.

Sans doute que certains métiers ne sont pas suffisamment rémunérés, mais l’état d’esprit de la jeunesse a changé, ils ne veulent plus travailler pour des salaires de misère, qui sont en dessous des aides accordées à d’autres sans travailler.

Le Ségur de la santé a bien mis en place des primes pour les gens en charge de l’éducation socio-éducative, assistants de services sociaux et autres. Concernant les infirmières à domicile, la refonte de leur grille amène une revalorisation salariale de 10 à 15 %. Ce ne sont que des mesurettes sporadiques qui cachent la forêt.

Mon article est sans doute trop pessimiste, mais la réalité est sous nos yeux.

P.G.