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La vigne et le vin

Les Echos des Retraités n° 187

Chacun de nous, au cours de ses déplacements, a traversé des régions françaises à vocation viticole. Quels sont ceux et celles qui se sont posé la question de savoir comment a été domptée cette vigne afin qu’elle produise le raisin que nous aimons en vue d’obtenir le vin que nous apprécions ? Je ne veux pas que cette étude soit fastidieuse, mais qu’elle vous donne une idée plus précise du travail de la vigne et de l’élaboration du vin.

L’origine de la vigne

Sur terre, la vigne fait partie des plantes les plus anciennes. La vigne domestique et l’ensemble des cépages traditionnels viennent de la vigne sauvage, qui est une liane trouvée en lisière forestière et qui pousse à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. De nombreux spécialistes disent qu’elle aurait ses origines en Asie Mineure. Diverses découvertes nous apprennent que le Caucase serait le berceau du vin et qu’il y est apparu il y a plus de 8.000 ans. Avant l’apparition de l’homme, elle existait déjà, des traces ont été retrouvées dans plusieurs régions du monde. Vous remarquerez, à la lecture de la Bible, que le vin y est souvent cité.

La culture de la vigne s’est développée rapidement sous l’influence des Gaulois qui étaient de bons cultivateurs et leurs vins étaient très appréciés des Romains. Ils ont également inventé les tonneaux, beaucoup plus pratiques que les jarres de terre cuite pour la conservation et le transport du vin.

Les Romains, qui étaient de grands amateurs de vin, étaient exigeants sur sa qualité et respectaient des protocoles très précis pour son élaboration. Afin que les vignes ne soient pas vendangées avant la maturation, les vendanges ne débutaient qu’au son de la trompe.

Des personnages historiques ont contribué à l’extension de la vigne en France. Les papes français qui résidaient en Avignon au XIV° siècle ont développé le vignoble de Châteauneuf-du-Pape. Charlemagne avait des vignes en Bourgogne où un grand cru porte toujours son nom : le Corton-Charlemagne.

L’église a favorisé l’extension de la vigne par la création d’importants domaines viticoles rattachés aux abbayes. L’utilisation du vin pendant la messe a contribué à ce développement du vignoble par les moines qui cultivaient les vignes, comme les cisterciens à qui l’on doit les grands vins de Bourgogne. Les moines qui vivaient dans les monastères produisaient souvent tout ce qui leur était nécessaire, c’est pourquoi on les retrouve souvent dans les régions viticoles ou de productions fromagères.

Pendant toute la période du Moyen-Age, la France a exporté beaucoup de vins, notamment en Angleterre et vers les pays nordiques.

Le vin rouge ne s’est développé, en Europe, qu’à partir du XIV° siècle, jusqu’alors les vins appréciés étaient le blanc et le rosé.

La Vigne et son cycle annuel

La vigne est à la fois une plante vivace et un arbre fruitier. Elle suit donc un cycle annuel de production de fruits et son propre cycle de vie. D’abord bouture, elle devient jeune vigne avant d’atteindre sa maturité et la pleine production. Cette dernière diminue avec le temps. Un cep peut très bien vivre un siècle ou plus, mais la plupart des producteurs arrachent les vignes âgées de plus de quarante ans, lorsqu’elles produisent moins de grappes. De façon générale, plus la vigne est âgée, meilleur est le vin, car les racines des vieilles vignes plongent plus profondément dans le sous-sol et exploitent mieux les ressources du terroir. Les vieilles vignes produisent moins de raisins, mais leur jus est généralement plus concentré et d’un grand potentiel aromatique.

La vigne ne peut prospérer que si elle connaît une période de repos l’hiver.

LE CYCLE ANNUEL DES DIFFÉRENTS TRAVAUX DE LA VIGNE

Je ne vais pas vous assommer en vous déclinant toutes les étapes du travail de la vigne sur douze mois, mais en vous présentant les principaux travaux réalisés afin de mieux comprendre la naissance d’une grappe de raisins, ce qui n’est pas du tout évident. Tout au long de l’année, la vigne grandit, le raisin change de couleur et mûrit. Les activités suivent le rythme des saisons.

Travail en novembre : la vigne s’installe dans un repos hivernal. Le vigneron taille les sarments (la prétaille) et butte les ceps de vigne pour les protéger du froid. On traite contre le mildiou et on laboure.

Travail en décembre, janvier, février et mars : les travaux de taille reprennent, annonçant une nouvelle année. Taille et « ouillage », opération qui consiste à maintenir les barriques pleines par adjonction régulière de vin de même qualité, afin d’éviter toute oxydation.

Travail en avril : palissage. La vigne s’éveille avec le printemps et le débourrement est déjà bien avancé, les bourgeons s’ouvrent et de petites feuilles apparaissent. Les vignerons palissent, c’est-à-dire qu’ils attachent la vigne horizontalement sur des fils de fer pour maintenir les sarments. La plantation des jeunes vignes se fait également durant ce mois.

Travail en mai : protection du vignoble et épamprage. Afin d’éviter la prolifération des plantes parasites, on effectue une seconde série de labours superficiels. C’est aussi le moment des premières pulvérisations, pour ceux qui les pratiquent, destinées à protéger la vigne contre les maladies et les parasites. D’autres bourgeons que ceux laissés volontairement par la taille peuvent se développer sur une partie du cep. Ces rameaux infertiles ou gourmands seront supprimés par l’épamprage.

Travail en juin : accolage de la vigne, c’est-à-dire que le viticulteur lie les jeunes rameaux contre les fils de fer. Cette opération consiste à contenir la croissance de la vigne sinon, elle peut devenir rapidement touffue et envahissante. On procède aussi au rognage des rameaux ou (écimage). C’est à cette époque que la vigne fleurit.

Travail en juillet-août : éclaircissage et traitement contre les parasites. La floraison est terminée, il est donc possible de déterminer le nombre et la répartition des grappes sur les ceps. S’il y a trop de grappes, il est procédé à un éclaircissage, c’est-à-dire que l’on ôte les grappes en surnombre avant leur maturation. En effet, un nombre de grappes excessif peut nuire à la bonne maturité de la vigne. En août, les travaux du sol s’arrêtent, en général, mais la surveillance du vignoble reste indispensable.

Travail en septembre : début septembre, le viticulteur surveille de près le degré de maturation des raisins en prélevant régulièrement des grappes afin de fixer la date des vendanges. Afin de parfaire cette maturité, on enlève les feuilles qui entourent les grappes en vue d’améliorer  l’aération et l’exposition des grappes.

Travail en octobre : dans la plupart des vignobles, les vendanges ont lieu en octobre. Depuis quelques années, elles ont tendance à se faire de plus en plus tôt en raison de variations climatiques. Les sols sont amendés au moyen d’engrais, de fumier ou de déchets organiques.

Voici, brièvement résumé, le travail que nécessite une vigne au cours d’une année et imaginons la grêle ou le gel qui viennent anéantir ces douze mois de préparation.

                                                                                                                  C.F.