Les dates limites, quelles différences
Les produits alimentaires préemballés doivent indiquer un délai pour la consommation : la date limite de consommation (DLC) ou la date de durabilité minimale (DDM). Ces deux indications sont différentes. Que signifient-elles vraiment et comment les distinguer ?
Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, un décret du 17 novembre 2022 permet aux opérateurs de compléter la mention « à consommer de préférence avant le » sur les emballages des denrées alimentaires fabriquées et commercialisées en France. L’objectif, mieux informer le consommateur que le produit reste consommable sans risque pour la santé au-delà de cette date.
Date limite de consommation (DLC) : qu’est-ce que c’est ?
La date limite de consommation (DLC) indique une limite impérative.Elle est signifiée par la mention « à consommer jusqu’au… » suivie du mois, du jour et éventuellement de l’année.
Elle s’applique à la majorité des produits à conserver au frais qui sont microbiologiquement très périssables. Il s’agit par exemple des aliments frais, tels que les viandes, les poissons, la charcuterie, les plats cuisinés réfrigérés, ainsi que certains produits laitiers.
Elle est fixée sous la responsabilité des professionnels lors de tests de vieillissement sur chaque produit.
Peut-on consommer ou commercialiser un produit dont la date limite de consommation (DLC) est dépassée ?
La date limite de consommation est une limite impérative et il est important de la respecter. Au-delà de cette date :
- les aliments concernés sont impropres à la consommation car ils présentent un caractère dangereux pour la santé (intoxication alimentaire)
- il est interdit de les commercialiser sous peine de sanctions.
Date de durabilité minimale (DDM) : qu’est-ce que c’est ?
La date de durabilité minimale (DDM) est apposée sur les denrées alimentaires qui ne sont pas soumises à une mention DLC.
La DDM est présentée sous la forme « à consommer de préférence avant… ». Elle concerne essentiellement deux types de produits :
- les aliments peu périssables tels que les produits secs, stérilisés, lyophilisés et déshydratés (gâteaux secs, boîtes de conserves, etc.)
- les produits non secs pouvant être conservés très longtemps avant ouverture comme les purées, jus de fruits, sauces, compotes.
Par ailleurs, les conditions de conservation, après ouverture, des denrées soumises à une DDM doivent être précisées.
Le dépassement de la DDM ne rend pas l’aliment dangereux mais il peut en revanche avoir perdu ses qualités nutritionnelles et gustatives (arômes, consistance…). C’est le cas du jus d’orange ayant perdu ses vitamines ou des biscuits devenus trop secs.
Peut-on consommer ou commercialiser un produit dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée ?
Les aliments dont la DDM est dépassée, contrairement à ceux dont la DLC est dépassée, peuvent être commercialisés et consommés. Sauf en cas d’altération de l’emballage et du produit, il n’est donc pas nécessaire de les jeter.
La DDM est fixée en fonction de la durabilité du produit, inférieure à 3 mois, entre 3 et 18 mois, supérieure à 18 mois.
Ce décret prévoit que les professionnels pourront ajouter les mots : « Pour une dégustation optimale », ou « Ce produit peut être consommé après cette date » ou combiner les deux mentions précitées.
Notez que cela concerne uniquement les denrées alimentaires fabriquées et commercialisées en France.
Les autres mentions de conservation sur les emballages à connaître
Les indications de conservation
Certains emballages peuvent comporter des conditions de conservation pour permettre une bonne conservation ou une bonne utilisation de la denrée après ouverture. Pour la DLC, il s’agit essentiellement de la température de réfrigération. La DDM peut être complétée par l’indication des conditions de conservation dont le respect permet d’assurer la durabilité.
La date de congélation
La date de congélation est obligatoire pour certains produits : les viandes congelées, les préparations de viandes congelées et les produits congelés non transformés de la pêche. Cette mention correspond à la date à laquelle le produit a été congelé. Elle s’exprime par la mention « produit congelé le » suivie soit de la date, soit d’une référence à l’endroit où la date est indiquée sur l’emballage.
Sont exemptés de DLC ou de DDM les denrées vendus non préemballées, les fruits et légumes frais, les boissons alcoolisées, les vinaigres, les sels de cuisine, les sucres solides, les produits de la boulangerie et de la pâtisserie normalement consommés dans les 24 heures et certains produits de confiserie.
J-P.B.